Une brève histoire de la photo colorisée.
A partir d’aujourd’hui, la peinture est morte.
(Réaction du peintre Paul Delaroche en 1839).
A la fin du XIXème siècle, la photographie commençait à être préférée aux reproductions manuelles car elle était plus rapide, plus fidèle et moins coûteuse.
Elle devenait donc par là même, ennemie de la peinture qu’elle supplantait prioritairement dans le domaine du portrait. Progressivement, par leurs propres expériences, les artistes et critiques ont commencé à réaliser l’ampleur de ses possibilités.


L’apparition.
Le daguerréotype.
Dès l’apparition de la photographie (avec le daguerréotype en 1839), dans l’intention de créer des images plus réalistes, des passionnés, des artistes et des photographes coloriseront manuellement des photos monochromes. Les studios Daguerre et autres proposeront des photos colorisés dès 1855, ceci à partir de photos prises dans leurs studios.
Parallèlement, certains procédés photographiques produiront des images teintées avec une tonalité globale tel les procédés « sépia » ou « cyanotype ».
Pour l’essentiel, elle reste principalement monochrome jusqu’au milieu du 20ème siècle bien que différents photographes produisent des photos en couleur dès 1855 (ceci est une autre histoire).
La colorisation manuelle est appliquée aux innovations photographiques successives jusqu’aux lanternes magiques et aux films inversibles.
Toutefois, les efforts insatisfaisants développés pour tenter de produire des images photographiques en couleur ont un impact positif sur la popularité de la colorisation manuelle.
Jusqu’au milieu du 20ème siècle, la colorisation manuelle reste la plus efficace manière et la plus simple pour obtenir des photos avant l’introduction du film couleur Kodachrome. Celui-ci marquera la disparition de « l’art populaire », de la colorisation photographique .


Famille populaire et famille bourgeoise au début du XXème siècle. |
Pour en savoir plus : monochrome – cyanotype – sépia
L’âge d’or.
Ce que l’on nomme « l’âge d’or » de la photographie colorisée à la main en Occident se situe entre 1870 et 1960.
De nombreuses œuvres sont crées, par des studios professionnels, avant de voir diminuer fortement la production avec le début de la grande dépression de 1929. Les photos colorisées sont fortement populaires auprès des classes moyennes aux États-Unis, au Canada, au Japon, en Europe de l’est et ailleurs…
L’extinction.
La colorisation manuelle restera la méthode la plus abordable et la plus artistique pour produire des photographies colorisées, ceci, jusqu’au milieu du XX siècle.
L’art populaire de la « colorisation photographique manuelle » va disparaître lors de l’apparition (1935) du film inversible couleur « kodachrome » qui mettra la photographie couleur à la disposition des photographes et des particuliers.
La disparition de la colorisation photographique populaire coïncide avec l’apparition de petits appareils photo populaires proposant de la pellicule couleur au grand public.
L’art de la colorisation manuelle subsiste dans de nombreux pays ou le film couleur est rare et coûteux ou lorsque le traitement de la couleur n’est pas disponible.
Le renouveau.
Depuis 1970, l’apparition des technologies numériques, des logiciels de retouche et de manipulation d’images et de dessins assistés par ordinateur mettent à disposition de tous d’infinies possibilités de colorisation des images anciennes ou de créations contemporaines.
Ceci entraine le renouveau de la colorisation photographique dans tous les domaines.
Artistes, photographes, dessinateurs, illustrateurs, coloriste de BD, publicitaires de « tous poils » en sont les utilisateurs quotidiens
Pour en savoir plus : daguerréotype
Pour en savoir plus : recherchez sur l’Internet > Kodachrome – Power Flash – Colorisation photographique.